Saturday 14 May 2011

MISS MARPLE A PIGALLE - SUD OUEST

Les polars de Louis Sanders sont toujours une petite réjouissance. Cet auteur français, marié à une Anglaise, installé depuis des lustres en Dordogne, a bourlingué de l'Angleterre à l'Écosse comme pour aiguiser cet art du roman noir particulier aux auteurs d'Outre-Manche. Pas de gore, des gens simples avec des secrets compliqués, des histoires de village, de vengeance. Il y a toujours (ou presque) des Anglais, forcément, ça se passe en Périgord, son terrain de prédilection - de jubilation. On se demande encore pourquoi pas une de ces enquêtes, « Février », « Moisson noire »… n'a été adaptée à l'écran.

Dernier en date, « La Lecture du feu ». Un type qui n'a plus 20 ans se met en tête de devenir pompier. On croit que c'est dur mais chouette, la vie de pompier. Bien non. On voit l'envers des gens. La misère derrière le col blanc. L'alcool camouflé par le vétiver. Sanders assume le risque que ses voisins se retrouvent face à eux-mêmes au détour d'une page. Même si, par précaution, il maquille (à peine) les noms de lieux et de gens.

Pigalle en Périgord

Parisien de Pigalle, fils d'un boxeur et d'un écrivain, Louis Sanders, né Élie Robert-Nicout, ressemble à son (ses) personnage(s). Il est volontaire à la caserne, et boit volontiers des vins de Bergerac. Rouges de préférence.

Il écrit des histoires de crimes qui ne sont pas des romans noirs, mais des tragédies campagnardes corrosives. Il raconte aussi des histoires pour les enfants et traduit des auteurs qui sans lui resteraient inaccessibles aux monoglottes. Sanders a un petit côté Miss Marple, mis à part son crâne rasé et l'absence d'aiguilles à tricoter. Quoique, les aiguilles pourraient bien servir un crime…

8 Mai 2011